Un mois ! Il aura fallu un mois à la nouvelle Capi du Languedoc pour savoir que ce lieu existait... Elle ne sait pas ce qu'elle va y trouver, son collègue Prévôt lui a dit qu'elle avait le droit de demander à ce qu'on lui ouvre les portes et pour la benjamine des avocats du Dragon, il n'en faut pas plus pour qu'elle débarque. Grand hall à l'entrée, elle regarde partout, épée à l'une de ses hanches, fouet presque mythique à ruban rose de l'autre parce que ouais, le fouet et le rose, c'est la classe Narbonnaise. Un truc de languedocienne déjantée, vous pouvez pas forcément comprendre. Deux gardes se trouvent là, comme d'hab' en fait, il y a toujours des gardes dans les endroits comme celui-là, genre de secrétaire de l'époque, elle va vers eux, les scrute en plissant des yeux puis les salue d'un geste vif mais ils ne bronchent pas... Un peu comme les Gardes Royaux Angloys, vous voyez ? Le tout est de savoir s'il est possible de communiquer avec eux et là...
Lo bonjorn...
Nan ! Pas de languedocien à Paris, malheureuse !
Hmmm... Le bonjour !
Visage presque collé à celui du garde, elle le fixe de ses billes d'acier, tentant de le déstabiliser mais c'est loin d'être gagné.
Peut-être savez-vous qui pourrait m'accueillir icelieu ?...
Oui ? Nan ?
Vous pouvez sonner l'appel ?
Appeler à la Garde ?
'Fin, faire venir quelqu'un !
Vous voyez ?
Elle reste là, plantée devant le gazier, les mains derrière le dos, le dévisageant puis se recule.
C'est pas gagné cette affaire...
Alors elle marche bruyamment, en espérant que quelqu'un l'entende. Elle se la serait bien joué Air cow-boy, se servant de son fouet comme lasso sauf que les Amériques, c'est dans une trentaine d'année...