Accès secrétariat d'Etat

Le bon Bacchus se gratte la tête sous son bonnet. Lavallière... Lavallière... c'est où ça, Lavallière ?
Et voilà mon Bacchus bien embêté : il ne sait pas où est Lavallière. Du coup, il ne sait pas quelle province la dame représente. Et donc il ne sait pas vers quel bureau la diriger.
Il gratte encore un peu : la tête de Bacchus, c'est comme un flanc de boite d'allumettes. Quand on gratte au bon endroit, soudain jaillit la lumière. La salle d'entretien ! Pour sûr que c'est là qu'il doit envoyer la dame, puisque Dame Anne ne lui a rien dit.
Vite, vite, il replace son bonnet un peu dérangé par le grattage, tire sur les basques de son habit - après le grattage, le tirage - et clame de sa voix de basse :

Dame, veuillez me suivre !

Après avoir lu la réponse à sa missive, Anna se rendit à l'adresse indiquée par le coursier.
C'est sur son cheval qu'elle fit la route, cette dernière paraissant bien trop longue pour la jeune femme. Mais en ces temps elle apprenait la patience.
Arrivée au Palais des Offices, impressionnée par la beauté des lieux, un garde vint à sa rencontre. Celui-ci avait un air vague, préoccupé et paraissait un brin perdu.

"Bonjour, je suis Anna Jagellon." lui dit-elle tout de même avant de se sentir obligée de rajouter, formelle "Je viens pour un entretien avec la Première Secrétaire d'état."

Elle attendit alors son tour. Patience oblige même si cela ne fut en cet instant une contrainte que d'attendre.

Bacchus traîne son spleen de corridor en couloir, d'escalier en rampe d'accès. Évidemment, il ne sait pas que c'est du spleen, vu que Baudelaire n'existe pas encore. Non, même pas à l'état de lueur concupiscente dans la prunelle de son père. En d'autres termes, Bacchus en a gros sur la patate. Sauf qu'il ne sait pas non plus ce qu'est une patate, puisque l'Amérique n'est pas encore découverte. Suivez un peu, mince !
Bacchus est triste, parce qu'il n'aime pas la guerre.
Bacchus n'aime pas la guerre parce que Dame Anne a horreur de ça, qu'elle dit que ça puire, que les soldats sont sales, pouilleux, grossiers et puants, qu'elle n'aime pas les feux de camp qui vous réchauffent le devant et vous laissent le dos glacé, et que malgré tout ça elle est obligée d'y être, à la guerre. Bacchus fait ce qu'il peut pour lui rendre les choses moins dures, mais pour sûr, il y arrive tellement mal qu'il voit bien que sa pauvre Dame Anne s'étiole comme une orchidée dans la neige.
Quand la jeune dame se présente, il la regarde sans le moindre intérêt. Dame Anne a fait la route d'Angers à Paris pour la recevoir, et dès la fin de l'entretien il faudra repartir, tout ça à cause de ces bâsins d'Angevins même pas capables de comprendre qu'un Royaume c'est quand même bien plus fort face à l'étranger qu'un machin de quatre villages, même si on le pare du titre pompeux d'archiduché.

Oui, je suis au courant. Suivez-moi, Dame, c'est par ici.

Après plusieurs semaines de marches, il arriva enfin à destination. Lettre en main, il traversa la cour et se dirigea vers un des nombreux bâtiments de la Curia... Il donna quelques coups à la porte, un garde lui ouvrit la porte, il s'inclina face à lui et se présenta à haute voix :

" Veuillez avertir votre Mestre de ma présence, je me nomme Fancho d'Arriglia venant des contrées du sud afin de servir notre bon Roy. Précisez que je suis ce fameux troubadour qui avait écrit au secrétaire de sa Majesté.
Voici ci-joint une lettre d'Aeglos d'Orkney-Brecey, Seigneur de Montpeyroux, Grand Maitre des Ceremonies...qui prouvera mes dires"

Il tendit le parchemin, le garde le prit des mains et inclina la tête en signe de compréhension puis il s'éclipsa. Le troubadour patienta attendant une future réponse...

Celle-là on ne la lui a encore jamais faite. Un troubadour !

Norf de norf, Messire !

Bacchus rattrape l'homme, lui rend sa lettre.

Je ne sais pas qui vous a dit de venir ici, mais vous n'êtes pas au bon endroit. Ici, c'est l'accès pour le Secrétariat d'Etat. On n'a point de Grand Maître des Cérémonies, par ici. C'est le Grand Chambellan qui s'occupe de ça. Vous voulez quoi, exactement, que je voie si je peux vous aider ?

Il toisa la dame de bas en haut

Je me suis bien trompé d'endroit avec le peu de courtoisie que je discerne... Aeglos m'a dirigé ici, j'ai écrit au roi afin de le divertir... la bonne journée dona !

Se détourne, la laissant plantée au pas de la porte

[HRP : il a tant que ça l'air d'une dame, mon Bacchus ? Very Happy

]

Vanguhsen entra d'un pas altier, s'inclina à gauche puis à droite afin d'apercevoir quelqu'un, il s'était déjà agenouillé devant un Roy de France... Il n'en restait pas moins intimidé et essaya de le montrer le moins possible. Il hésita longuement à cacher sa médaille, et puis non si le Roy l'avait jugé digne de la porter il se devait en son honneur la porter!

Excusez moi? Pourriez vous annoncer messire Vanguhsen?

Telle une bouteille à la mer il ne lui restait plus qu'a espérer être entendu.

Bacchus a la moustache en bataille. Il se fait du souci pour Dame Anne, qui ne dort pas assez, ne mange pas assez, ne rit pas assez, et travaille bien trop à son goût.

Excusez moi? Pourriez vous annoncer messire Vanguhsen?

Ça y est, en voilà un autre. Bacchus lui lance un regard méfiant. Va-t-il venir ici deux ou trois semaines, histoire d'ajouter une ligne à son curiculum vitae, lui aussi ? ou bien est-ce un de ces bâsins qui postulent partout et font perdre leur précieux temps à quatre ou cinq Grands Officiers à la fois ? Il voit la médaille et son front se déplisse. Dame Anne en a une comme celle-là, ou presque, mais elle ne la porte jamais parce qu'elle dit que ça fait des trous dans les habits. Alors c'est Bacchus qui la porte pour elle, sur sa livrée, en bon serviteur qu'il est.

Vous êtes attendu, Messire. Veuillez me suivre.

Vanguhsen vit un garde lui lancer un regard méfiant, et hop il se met à rougir. Il regarde ses habits pas très propre pour sur après le voyage mais pas trop sale non plus, il vérifie ses botte, c'est bon il les a aux pieds, peut être une tache ou des marques sur la figure alors?
Après ce court instant de réflexion surtout en entendant qu'il était attendu, Vanguhsen baissa la tête poliment pour remercier le garde puis lui répondit

Je vous remercie, je vous suis de suite,... heuuu enfin je suis derrière vous,....heuuuuu allons y.

Bingo il ne pouvait faire pire se mettre à bafouiller comme un enfant, première fois que cela lui arrivait!

Blackhorn était arrivé au Louvre sans trop de difficulté. L'endroit lui était familier, du moins certaines ailes. Sans plus attendre il s'adressa à la personne de l'accueil:

-"Holà mon brave, je cherche Maître Bacchus, qui doit me conduire à Sa Grasce le Premier Secrétaire D'Etat. Je suis Blackhorn de Kernow et je suis attendu..."

Repoussant sa cape en arrière de ses épaules, il dégagea son col. L'endroit était agréablement chauffé et lui chaudement vêtu...

Bacchus roupille, les doigts confortablement croisés sur sa bedaine. Il ronfle allégrement. A chaque expiration, sa grosse lèvre se met à trembler et une petite bulle vient crever à la commissure.
Quand le page qu'il a posté à l'entrée pour avoir la paix vient lui toucher l'épaule, il sursaute, brutalement arraché à un rêve de bières fraîches et de bœuf en daube.

Hein ? Quoi ? s'qui s'passe ? C'est 'core la guerre ? Ah oui mais non.

Ici, c'est Paris, et la guerre n'y est pas.

Il avise le visiteur, le reconnaît, tire sur son habit pour le remettre d'aplomb, et passe dans sa tignasse noire le râteau de ses doigts.

Messire de Kernow, Dame Anne vous attend dans l'aile Nord. Veuillez me suivre.

Il y avait bien longtemps que le jeune Mistra n'avait pas pris la route pour les Grands Offices.
Il avait fait sceller son cheval et avait pris la route pour la Capitale.
Arrivé devant les bâtiments il se rendit directement au secrétariat royale afin de répondre à son entretien.

" Bien le bonjour à vous, je suis Aymeric de Mistra. Je viens répondre à la convocation de Dame Anne, Prémière Secrétaire d'Etat.
Je vous remercie par avance de bien vouloir me mener à son office."

Et Bacchus de se gratter la tête sous son bonnet.

Ben Messire, je dis pas que c'est pas vrai, mais je dis pas que c'est vrai non plus. Quand Dame Anne convoque les gens c'est parce qu'ils ont postulé au Secrétariat, avec une belle lettre et tout et tout. La lettre, elle la met dans mon casier et comme ça je sais que c'est vrai, vous comprenez ? Puis je sais dans quelle salle mener le postulant aussi. Là ya point de lettre, Messire.

Aymeric était vraiment très distrait il avait oublié de donner sa lettre pour postuler.

Citation :

Nous, Aymeric de Mistra, Baron de Saint Sauvy, Seigneur de Chevellerie et de Saint Louis en Isle,
Venons par la pésente postuler au poste de Secrétaire D'Etat pour la province du Périgord Angoumois.
Nous avons déjà rempli à plusieurs reprises des charges royales.
En attendant une réponse de votre part, recevez nos amitiés.

Aymeric de Mistra.

Voilà, il tendit sa lettre au messire qui avait l'amabilité de le recevoir.

Le gros Bacchus trouvait bien étonnantes les manières de ce messire. Il avait fait le voyage de Paris sans même savoir si Dame Anne s'y trouvait et si elle pourrait le recevoir.

Vous avez de la chance, Messire, Dame Anne est dans les murs. Je lui porte tout de suite votre lettre.

Tout de suite, il le fit. Vite... hum... non, on ne peut pas dire ça. Le bon Bacchus était trop gros pour aimer se dépêcher.
Disons qu'il revint... assez vite.

Dame Anne vous attend.

Et du geste il invita le postulant à le suivre.

Je vous remercie bien, messire.
Je vous suis sans soucis.

arrivant du Poitou, kiriell déposa son cheval aux écuries proches de la curia puis terminant à pieds, il en profita pour visiter un peu l'endroi.
une fois au secrétariat, il s'adressa aux gardes.

bonjour, je suis kiriell de la rose noire, Poitevin et je dois rencontrer dame Anne de Culan qui m'accorde un rendez vous.

voyant l'air dubitatif du garde il repris ausitôt

un rendez vous professionnel bien entendu, auriez vous l'obligeance donc de lui faire savoir que je suis là !

souriant, il patienta.

une fois assis, il pris son dossier enveloppé dans un linge et trouvant la lettre envoyée à dame anne de culan il la sortit et revint voir le garde juste avant qu'il ne parte

veuillez m'excuser mon brave, remettez lui aussi mon courrier afin qu'elle sache la raison de ma visite.

se doutant que la dame devait avoir de lourdes charges et de nombreux dossiers en attente, il lui apparu plus prudent de prendre les devant.
il tendit donc le pli au garde

Citation :: dame anne de culan,

ayant appris que vous recherchiez un secrétaire d'état en Poitou en remplacement du sieur gauvhin, je me permet donc de vous contacter afin de connaitre la charge que vous proposez en espérant que ma candidature saura retenir votre attention.

dans l'attente de votre réponse,
soyez assurée dame anne de mon plus profond respect

Bacchus n'y comprend goutte. Le sieur d'avant n'avait pas de lettre du tout, celui-ci en a deux : une qu'il a vue là-haut sur la table de Dame Anne, et une qu'on lui sort de son emballage de lin. Avec un "humpf" qui veut tout dire il prend la lettre du bout des doigts, la roule soigneusement, et s'adresse au porteur.

Oui, Dame Anne vous attend. Je garde votre parchemin, parce que si Dame Anne voit que vous lui en baillez deux, elle va croire que votre mémoire vous joue des tours. C'est par ici, suivez-moi.

voyant revenir le garde, kiriell l'écoute puis le suit.
arrivé à destination, ils se retrouvent alors tout deux devant une porte qui reste fermée.

kiriell et le garde attendent donc patiemment que quelqu'un daigne ouvrir.

Florelanne avait fait un voyage un peu éprouvant depuis l' Armagnac mais c'était avec plaisir qu'elle était aux portes de l'imposant chateau du Louvre .

Bien le bon jour Sieur le Garde .On me nomme Florelanne de Muret en Armagnac , pourriez vous m'indiquer où je pourrai rencontrer Dame Anne de Culan ?

Elle sourit au garde

Une gorgée de liqueur d'Armagnac ? N'ayez crainte ce n'est point du poison .

Qui oserait reprocher à Bacchus une petite sieste ? une toute petite sieste de rien du tout, en plus. Il a juste un peu piqué du nez sur sa vaste bedaine, et le voilà qui se réveille, la bouche pâteuse, les lèvres sèches comme du vieux parchemin.

Gné ? qu'est-ce que c'est ? hein ? quoi ? Dame Anne ?

Il se reprend bien vite, surtout que la gazoute ajoute :

Une gorgée de liqueur d'Armagnac ? N'ayez crainte ce n'est point du poison .

Bon, d'accord, ça ne se fait pas de boire pendant le service. Mais l'armagnac, ce n'est pas vraiment de la boisson. Non, c'est juste ... euh ... hum ... ben ... une friandise. Oui, voilà, c'est une friandise !

Ben c'est point d'refus, Demoiselle.

On a tout de suite les lèvres moins sèches, après ça.

Venez par ici, Demoiselle. C'est un peu long, tous ces corridors, je vais vous mener moi-même.

Et comme ça, peut-être qu'il aurait droit à une autre gorgée en cours de route...

Et une brune bordelaise, arrivée sur les chapeaux de roues, se présente .

Bonjour, Je suis Alenyah de Carpadant. Je suis attendue par le Premier Secrétaire d'Etat pour un entretien. Pouvez vous m'annoncer je vous prie ?

Heulà, Demoiselle ! grmbl grmbl grmbl grmbl !!!!

C'est qu'il ne faut jamais, mais alors JAMAIS bousculer un Bacchus au sortir de la sieste. Même si c'est déjà la troisième sieste de la journée. Surtout si c'est déjà la troisième sieste de la journée.
Bacchus grogne et grognonne, smurfe et re smurfe.
Sauf que ... la gazoute qui vient d'arriver sur les chapeaux de roue, elle est jolie comme un cœur. Alors il se radoucit.
Son gros doigt parcourt une courte liste sur un bout d'ardoise :

Carpadant... Carpadant... oui ! Dame Anne vous attend. Veuillez me suivre.